lundi 11 octobre 2010

SUR LA POLLUTION...

   Les trois sites de la Mine s'échelonnent sur une forte pente, au-dessus du village de Matra. Le ruissellement y est constant.


   Par le passé, les activités de la Mine ont pollué le site de diverses manières :
   * Tout au long de l'exploitation, par l'accumulation de déblais arsénieux et de toutes sortes de déchets, dans la rivière et sur les terrains proches.
   * Parallèlement à cette extraction d'arsenic, les actionnaires de la mine exploitèrent également l'antimoine, présente en quantité sur le site.

   Ils recherchèrent aussi de l'amiante. En fait, une veine était là, tout près mais ils ne la trouvèrent pas. Du fait du ruissellement constant des eaux et de l'érosion des sols, cette veine est apparente désormais, telle un très long couloir.
   * A partir de 1932, alors que le premier filon, le plus riche, était épuisé, les ingénieurs de la mine utilisèrent de nombreux toxiques pour séparer l'arsenic des débris terreux. Certains de ces toxiques nous sont connus : composés de curare, acide chloridrique, etc.
   Après la guerre, les actionnaires quittèrent la Mine à la cloche de bois, comme on dit. Le site ne fut jamais sécurisé. A une date incertaine, les galeries furent murées, et c'est tout.


   Jusqu'aux années 1960, dans les potagers en contrebas de la mine, les plantes étaient atteintes de chlorose : c'est-à-dire qu'elles poussaient jaunâtres - quand elles poussaient. La chlorophile qui donne la couleur verte aux plantes avait été détruite par l'arsenic.
   D'autre part, certains légumes dont les haricots "Soissons" se refusèrent à pousser - et dans certains de ces potagers ils s'y refusent toujours.

   Dans les années 1970, les terrains de la mine changèrent de mains. Le tourisme prenait de l'essor dans  l'île et le nouveau propriétaire avait pour projet d'y installer un camping. Mais l'autorisation d'implanter ce camping fut refusée par la DDAS, pour cause de pollution du terrrain.

   Dans le milieu des années 1980, les autorités insulaires envisagèrent la création d'une retenue d'eau dans la vallée de la Bravonne, aux fins d'irrigation pour les terres agricoles de la plaine orientale. Le projet fut stoppé quand on découvrit un taux jusqu'alors inconnu de contamination à l'arsenic.


   Aujourd'hui, le lieu dit A Casa Suprana (la maison d'en haut), entre la Mine et le village, est l'un des plus pollués du village.
  Pourtant, entre le moment du tournage du film LA MINE D'ARSENIC DE MATRA en novembre 2009 et mon retour au village, aux Pâques suivantes, une maison avait poussé là, tel un champignon après la pluie, les pieds dans quantre-vingt-dix centimètres d'arsenic !
   Et on nous en promet trois de plus au même endroit  : les permis de construire sont en examen à la DDE après avis favorable du Maire.

   Pour qui ? Pour quoi ?


   En ce moment même, l'OMS s'active en Inde et au Bengladesh, où un décès sur cinq paraît lié à la contamination des eaux par l'arsenic. L'enjeu est énorme : il s'agit là de la santé non seulement des Matrais et des riverains de la Bravonne mais de celle de plusieurs millions de personnes.

   Voici quelques liens sur le net - liste non exhaustive :


http://www.drinking-water.org/html/fr/Treatment/Arsenic-Poisoning-in-Bangledesh.html

http://www.rfi.fr/contenu/20091118-2l-arsenic-bangladesh-le-tueur-invisible

http://societemonde.suite101.fr/article.cfm/leau_du_bangladesh_empoisonnee_a_larsenic

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pollution_%C3%A0_l'arsenic_au_Bangladesh